De l’art et des parkings : Jacques Moeschal, sculpteur des temps modernes
Connaissez-vous le lien entre une société de parking et l’un des sculpteurs belges les plus célèbres de sa génération ? Réponse : son logo. Voici donc l’histoire de Jacques Moeschal, son œuvre et les quelques sculptures que vous pourriez admirer au sein de nos parkings en Belgique.
Personnage célèbre dans le monde de l’architecture et de la sculpture dite « monumentaliste », Jacques Moeschal (1913-2004) est né à Uccle au cours de la Première Guerre mondiale. Son nom ne vous dit peut-être rien, pourtant vous aurez sans doute croisé l’une ou l’autre de ses réalisations.
Au centre de Bruxelles, par exemple, dans le rond-point de la porte de Namur, ou lors d’un déplacement sur nos autoroutes avec le « signal » situé à Grand-Bigard. Une autre œuvre magistrale se situe au poste-frontière d’Hensies sur l’axe Bruxelles-Paris. Là, deux immenses pylônes jumeaux sont érigés ; l’étreinte de leurs mains stylisées symbolise l’amitié entre la France et la Belgique. Notre pays regorge ainsi d’un grand nombre de ses sculptures qui se sont exportées par-delà les mers, se retrouvant même au centre-ville de Mexico City ! Une simple recherche dans Google vous donnera la mesure de son œuvre internationale.
De la maison au parking
Mais revenons quelques décennies auparavant, à Bruxelles, une ville où Moeschal fut à la fois élève architecte et professeur d’Académie. Il débutera sa carrière, dans l’immédiate après-guerre, et au cours des années 1950, par la réalisation de divers projets d’habitations. Lors de l’exposition universelle de Bruxelles en 1958, il collaborera avec les architectes André Paduart et Jean Van Doosselaere à la réalisation de la célèbre « flèche du génie civil », un chef-d’œuvre qui fut hélas détruit en 1970. Cette réalisation remarquable lancera sa carrière internationale.
Désormais, Moeschal intégrera des sculptures monumentales dans les sites urbains ou d’autres lieux majeurs de la vie des hommes. Jacques Moeschal aime aussi la voiture, prendre la route et jalonner ainsi les étapes par des signes qui guident, qui rassurent, qui témoignent du progrès et du génie de son temps…
Et Interparking dans tout ça ?
L’artiste réalisera pour Interparking un certain nombre d’œuvres majeures. En effet, c’est lui qui sera à l’origine du logo du « Consortium des parkings », un C, un D et un P entrelacés. Ce logo sera repris sur tous les papiers à lettres de la société et sera revisité bien des années plus tard pour devenir le sigle actuel d’Interparking.
Claude De Clercq, fondateur d’Interparking, fera appel à l’artiste pour réaliser, entre autres, les sculptures du parking « Deux Portes », des bas-reliefs pour le parking 58, ainsi que pour le Parking Loi. Moeschal concevra également le linteau du Parking Écuyer qui se trouve désormais au Parking Vesting. D’autres sculptures se trouvent aujourd’hui en bordure du Parking P3 à Brussels Airport, ainsi qu’au Parking Brucity, au Parking Entre-deux-portes et une dernière fut récemment installée à l’entrée du Parking Confluence à Namur.
Réaliser une œuvre pour orner une façade d’un parking comportait bien souvent un défi que Jacques Moeschal n’hésitait pas à relever. Selon le célèbre historien de l’art, Philippe Roberts-Jones : « le but d’une telle œuvre visait à la fois à dissimuler ce qu’elle protégeait tout en étant attirante au regard. C’est ce que réalisa avec brio Jacques Moeschal grâce à sa rigoureuse géométrie ». La prochaine fois que vous croiserez l’une des œuvres chez Interparking ou ailleurs, vous vous rappellerez peut-être qu’elles contribuèrent à la renommée de la sculpture belge à travers le globe.